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Correspondance

Dans la foule étrangère d’un aéroport

Je t’ai cherché dans mille halls et corridors

Le cœur inquiet, courant partout, déboussolée

Il me fallait te voir avant de t’envoler

Dans cette course contre une montre insensible

Je me suis perdue dans des pièces interdites

Rebroussant chemin face à maintes barrières

Comme autant d’obstacles à l’amour de nos chairs

Amante éplorée par ton imminent départ

J’ai frappé à toutes ces portes sans espoir

A, B, C, diable ! L’alphabet de nos adieux

Composait déjà ce poème douloureux

Qu’elles furent loin ces douces nuits sensuelles

Où nus et enlacés nous scrutions le ciel

Que traversaient quelques minuscules avions !

Ah ! Alors jamais plus nous ne nous reverrons ?

Ironie terrible de ce triste destin

Nous choisîmes un terminal pour que nos mains

Se séparent pour ne plus jamais se rejoindre

Voilà un bien triste tableau à peindre, à plaindre !

Dernier appel avant l’embarquement fatal

Tous ces chiffres dansaient une valse infernale

Dans ce dédale de visages inconnus

La tête me tournait, vertiges sans issue

Nos amours mourront sous le poids de la distance

Quoique fut la force de la correspondance

De nos cœurs et nos corps qui ont su se répondre

Et nos peaux contrastées qui aimaient se confondre

L'âme errante la veille dans les rues d’Amsterdam

Le long des canaux flânant alors sans alarmes

Rien ne présageait l’infinie mélancolie

Qu’intensément le lendemain je ressentis

Décollage immédiat, au revoir déchirant

Le temps assassin aime meurtrir les amants

Aux portes de mon cœur, de l’avion, de bien peu

Je manquai de te dire tous ces mots amoureux

Cœur bavard - série littéraire

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