Bohème Bilbao
Dans une taverne rouge au fond d'une impasse
Où cohabitent langues basques et latines
Je trace à l’encre noire de balbutiantes rimes
Sur une table troublée d’auréoles grasses
Le bruit ambiant de ce bar fauve et noctambule
Rempli des sons soûls de cette foule en liesse
Aux voix voraces et aux accents pleins d’ivresse
Rend tout essai d’inspiration presque nul
Dans cette partie de l’Espagne frontalière
Je goûte à une vie marginale plaisante
Où d’adoptives racines sacrées s’implantent
Comme si j’appartenais à la terre entière
A demi caché derrière un comptoir haut
Un camarero aux traits délicats et bruns
Lance des regards en coin de ses yeux malins
Séduisant centaure derrière son billot...
Dans les rues éclairées je m’en vais embrasser
Les rimes vagabondes au souffle fertile
Quand elle échappe à la monotonie stérile
La poésie foisonne d’idées enflammées
27 octobre 2024
