Bleus
Dans l’immensité bleue j’ai retrouvé
Outre la douceur d’un charmant climat
Des souvenirs heureux bien que teintés
De nos douleurs tenaces d’autrefois
Âmes naufragées sur le littoral
De nos passions échouées et vaines
Nous buvons assoiffés par tout le mal
Que le sel alors laisse dans nos veines
Il nous faut donc revivre ce temps pur
De légèreté nue et insouciante
Pour comprendre qu’avant et sans mesure
Nos amours crues ont été dévorantes
L’azur éclatant comme un gouffre avale
Nos joies nos peines et tout à la fois
Vorace il dévore nos fleurs du mal
Dans l’horizon turquoise aux verts éclats
Mais si nous savons être nostalgiques
Ce bonheur est constamment menacé
Tous ces mauvais sentiments qui t’habitent
Rendent ton cœur vengeur et asséché
Feignant l’indifférence à tes conduites
Je m’en irai flairer le nez au vent
Le parfum de la rime dans la fuite
Vaut toutes nos nuits d'amour d'antan
Mélancolie vagabonde et marine
Il faudra bien noircir quelques pages
Et guérir de ces bleus encre de Chine
Indélébiles comme un tatouage
